Une nouvelle fois, nous voilà partis sur les traces des pèlerins de Compostelle.
Cela fait quelques temps que nous avons démarré, par petites étapes de week-ends de mai. C’est dire que nous ne sommes pas encore arrivés… mais au moins, nous sommes en route.
Cette fois-ci nous avons relié Estaing à Conques, dans l’Aveyron. Là, c’était facile : 15 puis 22 km, sans beaucoup de dénivelé.
Malgré les prévisions météorologiques, le temps fut beau tout au long du parcours, la pluie s’invitant quand nous étions au sec, à l’arrivée. Nous avons été gâtés…
Gâtés aussi, par le spectacle de cette nature joyeuse de mai, où tout renaît. Ce tronçon du parcours est, pour moi, l’un des plus beaux que j’ai parcourus depuis le départ : arbres, rivières, fleurs, haies, tout est enchanteur.
Le chemin de Compostelle, c’est aussi, des rencontres : les pèlerins, les commerçants des lieux, les hospitaliers qui nous reçoivent…
Des sourires, des histoires, des partages, du magnétisme aussi, offert pour calmer les petits ou gros bobos des voyageurs.
Conques est magnifique de beauté : l’énergie de cette petite ville médiévale, l’abbatiale Sainte Foy, la bénédiction des pèlerins, le concert d’orgue en fin de soirée… Sans oublier l’aligot!
Tout était comblé, le corps en même temps que l’âme et l’esprit!
A.R. 

Cette année j’ai mis les bouchées doubles : 2 week-ends sur le Chemin. Le premier de Saint Chély d’Aubrac à Estaing, le second d’Estaing à Conques.
Le premier sous la pluie, des parcours difficiles, des conditions peu plaisantes mais pourtant riches de bons moments, de rencontres avec d’autres pèlerins. Nous partagions nos galères mais aussi les motivations des uns et des autres sur ce chemin.
Le second week-end, sous le soleil, sans difficulté majeure, le printemps dans toute sa magnificence et sa douceur…
Marcher…un pas puis un pas…le rythme qui me permet de regarder les fleurs sur le bord du chemin, le ciel changeant, les tons de la nature offerte à mon émerveillement.
C’est sentir la chaleur du soleil, parfois la pluie sur le visage, la fraîcheur du vent, les pierres sous mes pas, parfois la boue… le corps tout entier participe à mon cheminement.
Marcher pour retrouver des amis, prendre le temps de parler ensemble.
Marcher pour se retrouver, seul, face à soi-même, penser ou pas, prier ou pas…
Quelle magnifique expérience de liberté, de simplicité.
Retour à l’essentiel, parenthèse superbe, le temps s’écoule différemment.
Quelles sont nos préoccupations sur le chemin ? Prendre la bonne direction, se nourrir, être attentif aux signaux du corps, s’assurer le gîte pour la nuit. Comme la vie est simple !
Les rencontres à la fin de l’étape, les échanges aussi vont à l’essentiel. On peut se parler sans être jugé sur ses performances, on peut parfois se confier ou écouter des choses très personnelles. Les codes sociaux, les préjugés n’ont pas cours sur le chemin.
On se sent tous égaux, différents et uniques.
Un week-end, c’est trop court…l’envie de prendre plus de temps me taraude au retour.
Bientôt, peut-être…
I.P.